Voyages d’affaires… mais quelles affaires ? 

Il me paraît important de revenir sur la tribune d’Anne-Sophie Snyers publiée par Pagtour le 22 mars dernier. C’est un sujet sur lequel nous, professionnels du voyage, marchons sur des œufs, puisque le but non dissimulé du lobby écologiste est de nous culpabiliser. Et si l’on ne regarde qu’un seul aspect des choses, c’est vrai que nous sommes coupables. Mais TOUS coupables : tous les voyageurs de tous les pays du monde. Ce qui veut dire aussi que si le “flygskam” est efficace chez nous, il ne mènera à rien s’il n’est pas efficace dans le reste du monde : USA, Chine, Inde en particulier, et tous les autres, y compris la planète Amazon et ceux qui la font tourner, entre autres.

Anne-Sophie Snyers le dit très bien : l’impact du tourisme sur les émissions nocives est bien inférieur à celui du voyage d’affaires, et pourtant c’est le tourisme qui est pointé du doigt. Mais voilà, le voyage d’affaires est à l’économie ce que la recherche est à la science. Ce qui me conduit à définir qui voyage réellement, qui remplit les avions en dehors des périodes de tourisme pur.

Tout ce qui n’est pas tourisme rentre injustement dans la case “voyage d’affaire”. Parmi ceux-ci, on trouve les personnes qui vont visiter leurs clients et prospects comme je l’ai fait, mais aussi celles qui se rendent à des foires professionnelles, à des congrès médicaux ou pharmaceutiques, celles qui vont négocier des contrats, et on connaît l’importance dans ces cas-là de se regarder dans les yeux.

Le secteur non-marchand n’est pas en reste : des politiques qui doivent se rencontrer, des personnels d’ONG, des équipes de secours, des privés qui vont visiter un parent, des étudiants et leurs parents, des personnes qui ont besoin de soins médicaux, des savants et des chercheurs, et tant d’autres encore. Ce sont tous ceux-là qui font tourner l’économie, puisque derrière chaque voyageur, il y a les millions de personnes qui travaillent pour eux, dans les transports, l’hôtellerie, la restauration, la culture, l’enseignement, et même l’écologie.

Que l’on mette en question le système économique qui favorise les déplacements, les échanges, l’éternelle course en avant, je peux le comprendre et même l’admettre. Mais on n’a toujours pas trouvé un autre système équivalent en termes d’emploi pour tout le monde à travers la planète. Et le débat n’est pas près d’être fini… En tout cas, je plaide non-coupable, et jamais on ne me culpabilisera d’avoir travaillé dans “le voyage”, lequel reste une de nos libertés fondamentales. Mon seul souhait : que tous les autres secteurs, responsables de 95% de émissions nocives, fassent les mêmes efforts que l’aviation et la croisière.

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