On ne peut pas dire que la Commission Européenne ait brillé par son efficacité dans la crise sanitaire qui affaiblit les économies de tous les pays depuis maintenant plus d’un an. Sera-t-elle capable, avec le « certificat européen de vaccination », promis pour fin juin, d’harmoniser les procédures entre les États ?
Rien n’est moins sûr, selon certains et certaines, comme Sophie Lacour, experte en Tourisme et présidente d’Advanced Tourism à Paris, qui craignent que le voyageur de demain qui transite par plusieurs pays ne doive faire face à deux ou trois — actuellement — procédures différentes. L’idéal serait évidemment un passeport sanitaire mondial, mais il ne faut pas rêver… Quoi qu’on en dise, une telle situation porterait préjudice à une industrie du tourisme encore convalescente.
L’Europe à la traîne
L’Europe, et c’est bien là la moindre de ses qualités, se montre partisane d’un multilatéralisme sur des bases démocratiques. Mais voici qu’elle songerait à exclure le Royaume-Uni, la Suisse et Israël de ses projets sur des technologies quantiques au prétexte que ces pays ne sont pas, ou plus, membres de l’Union Européenne…
Le commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton, ferait même pression sur les Etats membres, selon des sources diplomatiques. Une stratégie protectionniste que n’apprécient pas certains Etats membres, comme le Danemark ou l’Autriche, et l’Allemagne pourrait même s’opposer à la Commission si celle-ci devait décider d’exclure des partenaires aussi importants dans ce domaine. Une réunion sur le sujet, prévue lundi dernier, a été reportée sine die.
En attendant, le retard de l’Europe sur les Etats-Unis et… la Chine s’accroît. Pour Éric Schmidt, l’ancien PDG de Google,« les États-Unis n’ont qu’un ou deux ans d’avance sur la Chine, et non cinq ou dix en matière d’intelligence artificielle et d’informatique quantique ». Ce retard sera-t-il jamais comblé ? Une Europe forte passera-t-elle par une plus grande intégration, ou reviendra-t-elle aux vieux démons du multilatéralisme ? Qu’on ne s’y trompe pas : le tourisme est tout aussi concerné par ce vieux débat.