En France, la cuisine française le cède à la cuisine du monde… plutôt pour le pire !

Loin de moi l’idée de me moquer, mais c’est bien connu de tous : le Français moyen ne connait pas bien la géographie, et c’est le propre de toutes les grandes nations qui sont très ethnocentriques, voire nombrilistes. Le problème, car c’en est un, c’est que les Français apprennent la géo au travers de la “gastronomie”. J’y mets des guillemets, parce que le plus souvent, on devrait se contenter de dire “nourriture” au lieu de gastronomie. La France en effet découvre les cuisines du monde, et pas souvent de la meilleure manière qui soit, c’est-à-dire via les fast-food et les truck-food.

Faisons donc le tour des cuisines du monde qui ont les faveurs des Français depuis peu de temps, alors que ceux-ci avaient déjà découvert la cuisine japonaise, par exemple, en tout cas à Paris. D’Amérique latine, c’est l’influence mexicaine qui domine avec les burritos, empanadas et autres tacos, ce qui n’est pas le meilleur. En revanche, le succès des ceviches est amplement mérité, et ce qui est très tendance, ce sont les açaï bowls. Les deux offrent une cuisine fraîche, “healthy” comme on dit maintenant.

Si la cuisine japonaise était déjà très présente à Paris, et si la cuisine Thaï a beaucoup de succès parce qu’elle est goûteuse et abordable, épicée avec intelligence, les nouvelles tendances vont vers le Vietnam et ses banh mi, adaptés au street food puisque ce sont des sandwiches à la viande, aux légumes et aux herbes. La soupe phô devient aussi de plus en plus populaire. Mais la dernière mode est celle de la cuisine coréenne et son bulgogi ou barbecue coréen, proche de la pierrade. On trouve aussi le bibimbap, un ragout de viande de bœuf et de légumes avec un “oeuf à cheval” et une pâte de piment pour relever le tout. La vraie cuisine coréenne est moins présente, puisqu’on dit souvent qu’elle est faite d’ail avec une garniture en plus.

Autre tendance : la cuisine que j’appellerais levantine, provenant du Liban et d’Israël, et à laquelle on peut joindre la cuisine turque, à condition de nous faire grâce des kebabs et autres pittas qui ont envahi tout l’Hexagone. Et c’est là que je voulais en venir… Le drame de la France touristique (je l’ai déjà dit mais je le répète parce que c’est important), c’est que la cuisine française de tradition a quasiment disparu. Je ne parle pas de la cuisine gastronomique, mais plutôt de ce qu’on nomme maintenant la bistronomie, une cuisine de bistrot mais d’un bon niveau, respectant les traditions régionales tellement variées en France.

Si le touriste, qu’il soit Français ou étranger, n’a plus le choix qu’entre des pizzas, des hamburgers, des tacos et des kebabs, avec pour seul accompagnement des frites, il risque un jour ou l’autre d’être déçu et de revenir chez lui avec des souvenirs dépités et des papilles handicapées. France, ressaisis-toi et impose tes traditions ! C’est de la sauvegarde patrimoniale !

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