La Riviera Maya ou le farniente au pied des pyramides (1/2)

Le centre pittoresque de la petite ville d’Izamal dont la plupart des maisons sont peintes en jaune.

Le salon de la Fitur 2022 s’est déroulé à Madrid fin janvier, un rendez-vous annuel stratégique pour stimuler le marché mondial du tourisme. A cette occasion le Mexique a été remarqué pour avoir été le 3ème pays le plus visité au monde en 2021 après la France et l’Italie. Le Ministre mexicain chargé du tourisme a chiffré le nombre de touristes étrangers à 31 millions et la majorité d’entre eux ont visité le Yucatan ! Un bon prétexte pour vous emmener à la découverte de cette péninsule !

La péninsule yucatèque offre une diversité de visages très séduisante. Cancun, tête de proue de la presqu’île, n’a rien perdu de sa notoriété depuis son lancement dans les années 70. Ville artificielle, elle a été créée de toutes pièces pour concurrencer Acapulco et Miami. La zone hôtelière, coulée dans le béton, s’étire sur une étroite langue de sable d’une vingtaine de kilomètres, séparée de la terre ferme par la lagune de Nichupté et bordée de palétuviers. Malgré l’audace insolite, voire insolente, de son architecture moderne, Cancún séduit. Sa situation géographique exceptionnelle, l’exotisme pittoresque de ses jardins tropicaux avec ses bougainvillées croulant de fleurs roses, la luxuriance de ses palmiers et de ses cocotiers, son bord de mer aux eaux turquoise immergent d’emblée les touristes dans le dépaysement tant attendu.

La plage de sable doré de Playa del Carmen.

Un ciel d’azur et des mers de cristal

La péninsule est léchée par les rouleaux de la mer sur toute sa face marine mais quel contraste entre les étendues marécageuses dominées par des lagons qui dessinent le golfe du Mexique, si peu propices à la baignade et le paradisiaque littoral de la mer des Caraïbes. Pourtant, dans les petits ports du golfe, les pêcheurs désœuvrés attendent dans leurs barques colorées pour emmener les amateurs d’oiseaux à la rencontre des milliers de flamants roses qui ont élu domicile sur cette frange sauvage de l’estuaire, non loin de Celestún et de Progreso. Pélicans, ibis, cormorans, échassiers et hérons, autant d’espèces qui se laissent également observer mais la magie est au bout des nuées de centaines de flamants roses qui soudain semblent courir sur l’eau pour décoller ensuite en déployant leur manteau saumon, zébrant le ciel d’azur.

Les flamands roses de la réserve naturelle de Celestun.

La côte caraïbe, par contre, s’étire comme une longue chaîne dorée dont les maillons sont autant de baies dessinant de larges boucles le long du littoral frangé par une lisière de sable d’une clarté lumineuse qui contraste avec les tons émeraudes des eaux tièdes qui baignent les plages. A quelques mètres de profondeur, des formations corallines se développent avec une beauté éthérée qui attire des bancs de poissons multicolores.

Xcaret est un parc touristique installé dans un décor idyllique de lagunes débouchant sur la mer des Caraïbes par des canaux creusés entre les roches calcaires. Plaisir intense de se laisser entraîner dans une longue randonnée aquatique en palmant d’un cenote, sorte de puits naturel, à l’autre et s’offrir ainsi, le temps d’une balade au fil de l’eau, l’illusion fantastique d’appartenir corps et âme à cette nature sauvage. D’autres cenotes se découvrent au terme d’une excursion souterraine, les pieds dans l’eau. C’est le cas du Río Secreto, une incroyable expédition qui mène les curieux dans le monde silencieux et grandiose d’une rivière bleutée où miroitent stalactites et stalagmites, tels les grandes orgues minérales d’une cathédrale enfouie sous terre.

Le petit paradis de Xcaret.

Akumal, une superbe baie en croissant de lune, fermée par un récif de corail qui lui donne des allures de grande piscine, est une crique idéale pour une plongée libre et partir en excursion plus en profondeur afin d’observer les tortues marines qui se sont habituées à la présence des étranges poissons palmés que sont les nageurs. C’est aussi une plage propice pour lézarder au soleil à l’ombre des cocotiers qui s’inclinent jusqu’à la surface des eaux étincelantes.

Petite passerelle dans le complexe de Xel-Ha.

Xel-Ha, une autre étape marine, accessible à tous avec ses eaux claires parfaitement calmes et sa température idéale, permet d’évoluer, poissons parmi les poissons, dans un gigantesque aquarium naturel. Cet ensemble de minuscules lagons coralliens aux eaux cristallines, avec un dédale de renfoncements rocailleux, regorge de poissons exotiques.

Avec comme seul équipement un masque, un tuba et une paire de palmes, on se prend au jeu et on se promène dans un véritable jardin marin, assistant à un des spectacles naturels les plus merveilleux qui soient, le ballet gracieux de poissons aux couleurs flamboyantes qui s’approchent hardiment des nageurs : poissons perroquets, poissons anges, poissons papillons de couleurs vives et aux formes exotiques.

Des villes coloniales, vitrines du Mexique éternel

Quand on a épuisé les jeux nautiques et que le corps réclame une pause, il est aisé de se ressourcer dans l’arrière-pays. Mérida, Izamal, Valladolid, autant de villes coloniales situées autour du golfe du Mexique où tout respire la douceur de vivre et chacun se laisse ensorceler par la magie de l’ambiance de ces cités restées délicieusement provinciales.

Les limpiabotas ou cireurs de chaussures sont incontournables sur toutes les places comme ici à Mérida, mais le succès des baskets leur fait perdre du travail.

Pour prendre le pouls des villes mexicaines, il suffit de se laisser porter par le mouvement de la foule qui conduit inévitablement vers le zócalo. A l’heure où la nuit lève son rideau sur un ciel étoilé, la vieille ville de Mérida s’illumine. Miroitantes sous les feux des projecteurs, les tours massives de la cathédrale semblent veiller sur l’animation de la place. Les arcades, les balcons et les balustrades accrochent des guirlandes lumineuses.

Bancs publics, murets et terrasses sont envahis par des familles de badauds qui semblent autant de figurants d’une mise en scène spectaculaire. Une bande de mariachis joue une sérénade, des marchands de châles, de fruits et de ballons accostent les passants, des calèches promènent leurs passagers au cœur de ce décor. La ville a des accents aristocratiques. Il est vrai qu’au siècle dernier, à l’époque de l’essor du commerce du sisal, cette fibre dont on faisait des cordages et des moquettes,

Le zócalo ou plaza grande de Mérida et son palais municipal à savoir l’hôtel de ville d’allure coloniale.

Mérida pouvait se vanter d’accueillir le plus grand nombre de millionnaires. Elle aimait aussi qu’on la surnomme le Paris de l’Ouest. Il est vrai que les navires qui partaient chargés de sisal ramenaient dans leur soute des richesses d’Outre-Atlantique. La ville est encore jalonnée de splendides hôtels particuliers qui dénotent les influences parisiennes.

Aujourd’hui, ils sont transformés en banques, musées ou hôtels de luxe mais Mérida a conservé sa joie de vivre qui éclate chaque week-end dans une fiesta mexicaine dont elle a le secret, entre son marché coloré qui envahit le zócalo et les gargotes qui surgissent au coin des rues où l’on se presse pour goûter des feuilletés de pâte de maïs ou des brochettes de fruits frais.

Heure paisible sur le zócalo ou plaza grande de Valladolid où une indigène tente de vendre ses hamacs.

Plus petite, Valladolid est souvent la première ville qui se découvre quand on quitte Cancún et la côte caraïbe. Dans les ruelles, les façades des maisons basses et colorées dessinent un séduisant patchwork qui raconte dans leurs murs comment se sont conjugués harmonieusement l’héritage précolombien, l’artisanat local et la culture hispanique. Une balade sur sa place baignée de soleil, parsemée de sièges en vis-à-vis joliment appelés chaises de la confidence, et bordée de maisons basses aux fenêtres barrées de fer forgé offre le charme indicible d’une impression d’être enfin au Mexique, là où sont les Mexicains.

Izamal et l’impressionnant atrium du Couvent de St-Antoine de Padoue, le second plus vaste au monde.

Izamal surprend par l’harmonie lumineuse de son urbanisation : en effet toute la vieille ville est habillée de jaune et de blanc, couleurs du maïs, à la base de la culture maya. La taille du monastère franciscain dédié à Saint Antoine de Padoue, établi sur les ruines même d’une pyramide maya rasée, impressionne davantage. Ocres et blancs eux aussi, les hauts murs dentelés se dressent comme une forteresse et l’immense atrium (7806 m2) bordé de 75 arches, le second au monde après celui de St-Pierre du Vatican, donne une idée de ce que pouvait être jadis l’imposition de la seule « vraie » foi.


Infos.

Y aller : Le plus simple est de se rendre directement à Cancún et de là selon votre destination choisie le long de la côte de prendre un transport en commun ou plus simplement le transfert proposé par votre hôtel. Pour visiter Mérida et Izamal ainsi que les sites de Uxmal et Mayapán, voire même Chichen Itza, le plus simple est de prendre un vol intérieur vers Mérida et d’y rester au moins 2 voire 3 nuits, le temps de découvrir la ville et les environs.

Pour en savoir plus, Visit México | es | Yucatán (visitmexico.com) ; Visit México | es | Quintana Roo | Playa del Carmen (visitmexico.com) ; Visit México | es | Yucatán | Valladolid (visitmexico.com) ; Visit México | es | Yucatán | Mérida (visitmexico.com) ; Visit México | es | Yucatán | Izamal (visitmexico.com) ; Visit México | es | Quintana Roo | Akumal (visitmexico.com)

Impossible de faire l’impasse sur la gastronomie mexicaine. La cuisine traditionnelle mexicaine est le fruit d’un modèle culturel qui rassemble à la fois des habitudes agricoles et rituelles, des techniques culinaires et des coutumes ancestrales. C’est d’ailleurs parce qu’elle est au cœur de l’identité culturelle des communautés mexicaines qui la pratiquent et qui la transmettent de génération en génération qu’elle a été inscrite par l’Unesco sur la Liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité en 2010.

Un incontournable pour accompagner vos repas, les frijoles, une purée d’haricots rouges additionnés d’oignon et d’ail puis frite dans une poêle.

La cuisine est toujours généreuse et savoureuse, elle raconte l’art de combiner des ingrédients de tous genres, épicés et parfois piquants mais épicé ne signifie pas pour autant piquant. Le Mexique a beaucoup apporté aux cuisines du monde entier qui lui doivent des produits déjà utilisés par les civilisations amérindiennes et inconnus ailleurs dans le monde : le maïs, le cacao, les haricots, l’ananas, l’avocat, la vanille, la tomate, la citrouille sans parler des nombreux épices et autres piments.

Le Mexicain explique volontiers que la patrie, la religion et la nourriture sont au cœur de la vie de chacun. Rien d’étonnant quand on découvre la richesse des marchés locaux qui abondent de viande, de légumes et de fruits tropicaux qui flattent le regard et font saliver les papilles. Les fruits se dégustent frais mais aussi en jus pressés ou alors dans une agua fresca, à savoir un jus de fruit allongé d’eau plate et servi avec le menu du jour. Très rafraîchissant et désaltérant.

 

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