L’e-commerce est un bulldozer qui détruit tout

Si le président du PS dénigre l’e-commerce à cause du travail de nuit, on n’entend guère le MR prendre la défense des petits indépendants qui constituent pourtant son fonds de commerce.

Il est inutile de rêver revenir au temps où les agences de voyages étaient florissantes et les tour-opérateurs généreux : ce temps-là ne reviendra pas. Alors que tous étaient embarqués dans le même bateau (pas de croisière) ce sont les TO, aujourd’hui mal en point, qui ont ouvert le feu en faisant de la vente en direct, alors que peu de temps auparavant, ils avaient juré la main sur le cœur qu’ils ne passeraient jamais outre des agences.

De plus, un gros TO comme TUI s’est mis à exiger un chiffre d’affaires minimum pour que les agences puissent continuer à vendre ses produits. La réaction ne s’est pas fait attendre : les agences ont décidé de se passer des services de TUI et, de vendre (via les banques d’hôtels) les séjours que les clients attendaient. Le résultat étant généralement moins cher pour un meilleur service. Ce qui ne manque pas de contenter tout le monde.

Il est exact, comme le soulignait une lectrice, qu’il est parfaitement possible de travailler avec des DMC en direct pour les circuits et les voyages lointains, mais même cela n’est plus l’apanage des AV, car les gens qui veulent voyager trouvent le moyen de les contacter. Ils préfèrent se passer de toute garantie, pourvu que cela leur coûte quelques euros de moins. Je l’ai vécu (et cela ne date pas d’hier) avec un groupe qui voulait aller au Pérou.

Il faut ajouter à cela, l’effet farniente si bien décrit hier, et vous comprendrez que les clients potentiels, surtout s’ils sont jeunes, sont bien trop occupés à jouer sur leur PC ou leur tablette, pour perdre leur temps à se déplacer dans une agence d’abord pour se renseigner, ensuite pour commander et payer un acompte, et, finalement pour venir rechercher leurs documents.

Tout peut donc se passer sans contact, comme la vente par internet, pourtant il y avait généralement un lien qui se créait entre acheteur et vendeur. J’en veux pour preuve le fait que les clients suivaient un employé qui changeait d’agence, parce qu’ils avaient confiance en lui.

Les centres des villes se désertifient de plus en plus, grâce aux centres commerciaux que les politiques ont laissé construire sous prétexte que cela allait créer des emplois. Demain, ces mêmes centres commerciaux seront vides à leur tour grâce à l’e-commerce. Il paraît que cela s’appelle le progrès.

Mais la grande question qu’il serait quand même temps de se poser, c’est : à qui profite le crime ? On a changé le système de TVA, car oui chers collègues, vous devez compter de la TVA sur vos ventes, vous payez en outre des impôts sur vos salaires, mais les achats qui se font sans passer par agence, ne rapportent généralement pas un centime à l’État.

Pourtant, si à cause de l’e-commerce des voyages vous devenez chômeur demain, c’est l’État qui payera vos mois d’inactivité. Il sera donc doublement pénalisé. Le gouvernement a-t-il seulement déjà songé au moyen de taxer les transactions qui se font par le net ?

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