On veut tuer Bruxelles !

Quand j’étais en Humanités (ou école secondaire), en plus d’être président des étudiants de l’École européenne de Luxembourg (pour ceux qui auront suivi les chroniques précédentes), j’étais aussi le rédacteur-en-chef du journal de l’école, que j’avais baptisé « Eurald Tribune », en découpant les lettres du « Herald Tribune » et en esquissant un E à la place du H, notamment. Je me souviens très bien qu’à l’époque, il fallait écrire les textes sur stencils pour qu’ils puissent directement être encrés à l’imprimerie. Et là, pas question de TippEx, c’était un liquide rouge qui devait sécher, avant qu’on retape et on avait intérêt à bien calibrer. Il y a des vocations de journalistes qui ont dû s’évaporer.

Ce qui est marrant est que l’actuelle élue CDH (on parle de la Belgique) Céline Fremault – pas possible qu’elle ait à peu près mon âge vénérable – a eu cette sortie la semaine dernière : « Le gouvernement bruxellois en est toujours à imprimer des stencils dans une cave. » Bien vu !

Aux Armes (de Bruxelles), citoyens !

Pourquoi dis-je cela ? Parce que, vendredi, j’ai râlé comme jamais. Avec une petite bande de copains du monde du voyage, connus pour… comment dirais-je ?… leur expérience (des anciens, quoi) et qu’on appelle « Les Dinos », on avait planifié un petit « business lunch » (le genre de truc qui commence à midi et se termine à 16 heures) aux « Armes de Bruxelles », restaurant bien connu du centre-ville.

Dans le temps, avec ma voiture, je mettais maximum vingt minutes pour aller de chez moi à la rue des Bouchers (aux Armes, donc). Vendredi : 1 heure ! Dont 45 minutes à partir de la « Petite Ceinture ». Je ne parle pas des doubles voies pour cyclistes non utilisées dans la rue de la Loi, principale porte d’entrée du Pentagone (centre-ville pour les Français), avec même des ambulances incapables de se frayer un chemin, faute d’espace de dégagement : les bandes pour cyclistes tuent, c’est évident.

Après, on tombe sur des chantiers non prévus (comme à la cathédrale Sainte-Gudule) qui obligent à des détours sans fin et qui congestionnent les seules rues accessibles. Il faut toutefois se méfier des cyclistes qui n’ont jamais respecté le code de la route (vous en avez vu un s’arrêter à un feu rouge ? Non, car ils devraient descendre de leur selle) et encore plus des trottinettes qui roulent vite (sans casques) et sans aucun respect du code.

Bruxelles se meurt

On voudrait tuer Bruxelles qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Les bons petits troquets de Bruxelles ? Oubliez ! Désormais, les déjeuners d’affaires se font en périphérie (Brabant flamand essentiellement), où il y a des parkings et où on ne se sent pas stressé. Le boulevard Anspach ? Oubliez ! Repère de dealers, ce qui est devenu un piétonnier est aussi le royaume de la malbouffe. Pour tout dire, Rudy Vervoort (PS) et Elke Van den Brandt (Ecolo) ont décidé de tuer Bruxelles et ils s’en sortent fort bien.

Moi qui aimais ma ville, je ne l’aime plus. Et je déteste ses dirigeants, y compris son bourgmestre, aussi lâche que ses coreligionnaires socialistes qui canent devant les écolos dogmatiques (flamands) pour conserver leur majorité. C’est triste. Les touristes désertent me disait un restaurateur (admettons l’effet Covid), mais la clientèle d’affaires aussi. Quant aux Bruxellois, ils en ont marre. Notez que les Montois, Anversois et Liégeois qui étaient avec moi vendredi, ils pensent pareil.

Bruxelles va mourir. Les sociétés ou institutions européennes vont s’installer ailleurs et plus personne ne restera en ville. Sauf peut-être les Turcs et les Arabes, les pauvres. On les plaint.

2 Commentaires

  1. cher collègue et ami, permets-moi de ne pas être d’accord avec toi. Je ne comprends pas cette obstination qu’ont les Bruxellois à vouloir se déplacer avec leur voiture dans la capitale (surtout en journée). Snobisme? Peur du métro et des transports en commun? Pas assez bien pour eux ? Trop compliqué ? Retours trop tardifs (mmmhh l’après-midi…) ? Alors, oui, aller manger en périphérie de Bruxelles en région flamande, au milieu des champs de betteraves et entre les autoroutes est une solution. Mais a de quoi dégoûter ceux qui n’ont pas envie de se taper Bruxelles et ses bouchons. Quand tu dis que « Dans le temps, avec ma voiture, je mettais maximum vingt minutes pour aller de chez moi à la rue des Bouchers. Vendredi : une heure ! Dont 45 minutes à partir de la « Petite Ceinture ». OK, mais je te rappelle que la rue des Bouchers dans l’hypercentre est super bien desservie (gares, métro, bus). Moi, j’applauidis quand on rend des villes aux piétons et cyclistes, même si parmi ces derniers, d’aucuns sont des véloffars’ et trottidangers, ok. et que moi, quand je passe durant la journée dans le Boulevard Anspach (respect à tes aïeux 😉 et ne me suis jamais senti en insécurité… Personne ne veut tuer Bruxelles, au contraire. Ce qui tue Bruxelles, c’est le trop plein de voitures ! Des années de politique politicienne et de « bagnoleurs » (ça a trop bien matché entre eux) ont déroulé le tapis rouge aux voitures de société et totos personnelles, aux dépends du contribuable. Je crois qu’il est temps que d’aucuns changent de transport. Et peut-être de mentalité…

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