Overrun du 5 juillet

Conversation houleuse – Un week-end de fin juin, j’avais mes petits-neveux à la campagne et les discussions autour d’un bon rosé allaient bon train. Faut dire qu’à l’une ou l’autre exception près, ce ne sont pas de grands foudres de guerre : échecs scolaires, fainéantise marquée, refus de travailler pendant les vacances, mais attention aux reproches si Papa est en retard avec « l’argent de poche ». Car il est évident, pour ces « Tanguy », que le chômage ne suffit pas. Autant dire que ça me révolte, quand je pense à ces enfants d’une autre génération qui, lors de leurs premiers salaires, les donnaient à la maman pour le ménage…

Au dernier recensement, 141 métiers sont en pénurie en Belgique. En vrac, moniteurs d’auto-école (les Ecolos jubilent car cela signifie moins de conducteurs, donc moins de voitures), les fleuristes, les métiers de la construction (déjà « débordés » par les inondations de l’année dernière), les boulangers, les bouchers, les plafonneurs, les métiers de l’aérien, les chauffeurs de poids lourds, les électriciens et, bien sûr, tous les métiers du secteur Horeca (hôtels, restaurants, cafés) et j’en passe.

Le paradoxe est qu’en Wallonie, il y a 195.000 jeunes au chômage et… 80.000 offres. Avec des secteurs entiers qui proposent de se charger de la formation. Sans succès. D’où cette discussion estivale, à l’ombre des cerisiers avec mes chômeurs de neveux. Le constat est clair : c’est comme avec les bagagistes, les métiers en pénurie « sont trop durs » ou « ils sont mal payés » ou « avec des horaires décalés ». Et puis, « il faut se lever tôt » et « travailler le soir ou les week-ends » ou « sous le soleil ou sous la pluie ou quand il fait froid ».

Et aussi cet argument-massue : « De toute façon, si je dois compter les frais de déplacement, je toucherai à peine plus que le chômage ». D’où l’idée du président du parti libéral de supprimer le chômage à ceux qui refusent successivement des offres d’emploi. Totalement impossible car, d’une part, les Socialistes ne voudront jamais et, d’autre part, comme me le disait un chef d’entreprise : « Le gars qui n’a pas envie de travailler trouvera tous les moyens, sabotages compris, pour se faire renvoyer. » Il n’empêche : faute d’incitants, les nouvelles générations de chômeurs n’auront pas envie de se remettre au travail, tandis que les vieux lâcheront prise tôt ou tard. Tout ceci n’est guère réjouissant pour les petits commerces, mais aussi des entreprises plus grandes.

La citation du début
« Il est plus facile de séduire mille femmes que mille fois la même. » (Jean-Louis Trintignant dans le film de Claude Lelouch ‘’Nos plus belles années’’)

Flics sympas
Quand Claude Lelouch a appris la mort de Jean-Louis Trintignant, il était au volant de sa voiture et la tristesse l’a envahi. Du coup, il n’a pas surveillé son tachymètre et il s’est fait arrêter par la police. Il s’est justifié en parlant de l’acteur disparu, a-t-il expliqué au quotidien Le Parisien, et les hommes de la route l’ont reconnu. Ils l’ont alors laissé repartir.

Compromis à la belge
Il paraît que c’est une des spécialités de notre (pas que) Plat Pays. Même s’il nous est arrivé de mettre 550 jours pour former un gouvernement fédéral, il faut tout de même signaler qu’aujourd’hui, on a mis sept partis différents autour de la table. Emmanuel Macron et sa Première ministre doivent désormais se plier à l’exercice, n’ayant pas de majorité absolue. Cela paraît compliqué, ce qui montre quand même qu’il doit y avoir une faille dans le système électoral français. Après tout, des 27 pays de l’Union européenne, 21 ont un gouvernement de coalition. Quoi qu’il en soit, comme nous aimons nos voisins, nous sommes prêts à organiser des cours d’été pour comprendre le mécanisme du compromis.

Margo
Je lisais un article du journal polonais Gazeta Wyborcza reproduit dans Le Soir, sur Margarita Simonian, la rédactrice en chef de la chaîne de TV Russian Today. Elle est surnommée « la voix du Kremlin » ou la « tsarine de la propagande », mais aussi « bouffeuse de castors ». Voilà qui m’a intéressé. Elle reçu ce quolibet après avoir mis en ligne la recette de « tête de castor aux oignons » qui, paraît-il, est un de ses plats préférés. Je l’inviterais bien dans le Brabant wallon où les castors ont bousillé mon ancien chalet avec leurs barrages. Mais en Russie, les castors ne seraient pas protégés ? Ils ne savent pas la chance qu’ils ont. Les Russes.

La citation de la fin
« Tous les hommes sont bons. » (Un cannibale)

Une petite dernière ?
A propos de pénurie de main d’œuvre (voir début). Un entrepreneur propose à un jeune ouvrier les conditions suivantes :
– Deux mille euros par moi et une machine qui fait la moitié de votre travail, ça vous convient ?
– Parfait, mais il faudra une machine de plus !

1 COMMENTAIRE

  1. ah oui je me souviens très bien mon premier salaire remis à ma mère…….c’était une fierté.

    j’ai l’impression qu’il y a aussi un manque de jeunes qui veulent travailler dans le tourisme.
    le site Jobs4tourism annonce pratiquement tous les jours des offres d’emplois

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