Projet franco-belge pour booster le tourisme à Dunkerque

Un projet franco-belge baptisé « Tendances » a pour ambition de booster la croissance du secteur touristique. Comment ? En proposant une série d’aides aux professionnels du tourisme à Dunkerque dans l’aménagement intérieur des hôtels, l’accueil ou encore la composition des menus des restaurants.

Un potentiel inexploité ?

Malgré les atouts de Dunkerque (plage, dunes, activités sportives…), la ville n’attire pas assez de visiteurs. Le projet « Tendances » attribue cette faible performance à une mauvaise stratégie qui ne mettrait pas assez en avant ce que les clients français et étrangers attendent d’une telle destination: des séjours courts et des activités qui correspondent au tourisme « expérientiel ».

Les professionnels du secteur sont formels: le territoire ne s’impose pas assez pour se démarquer des autres régions. Un manque de compétitivité qui ne serait donc pas seulement dû à la météo, certes moins attractive que d’autres régions du littoral français.

L’argent public à la rescousse

Ce projet franco-belge, baptisé « Tendances », est financé à moitié par l’Europe et regroupe une série de mesures concrètes pour aider les professionnels à développer de nouveaux produits et services.

« Le projet a démarré en octobre 2016 et court jusqu’à 2020 », résume Pascale Montefiore, de l’Agence d’urbanisme (AGUR), qui dirige le projet avec la CUD. « Il a fallu identifier les attentes des clients. Elles ne sont pas les mêmes pour un couple et pour une famille ».

Des groupes constitués de clients français, flamands et wallons se réuniront donc en juin pour porter un regard critique sur l’offre actuelle en restauration, en hébergement, en activités.

Dunkerque_37176_la-plage-de-MALO-LES-BAINSOn voit mal en quoi le financement d’un énième appareil bureaucratique est utile pour dresser de tels constats, censés être à la portée de tous les professionnels du secteur.

Est-ce qu’un panel de clients belges, sans doute plus habitués à séjourner dans les villes de la mer du Nord, sera plus habilité à juger de l’offre touristique d’une ville similaire ? Ceci étant dit, Blankenberge n’est pas Knokke le Zoute.

À quelle efficacité s’attendre ?

On parle tout de même de « professionnels volontaires » pour qualifier le panel de clients-testeurs. Sans plus de précisions, on espère qu’il s’agira de personnes expérimentées et compétentes pour évaluer l’offre, et pas d’un camouflet pour entretenir le carnet d’adresses des dirigeants du projet ni d’un moyen pour se faire inviter aux frais des contribuables.

Ceux-ci pourront ensuite être accompagnés par des architectes d’intérieur sur l’ambiance, le style, l’aménagement de l’établissement… Le projet proposera aussi des ateliers de formation pour l’identité visuelle d’un site internet. Saluons tout de même l’idée de solliciter des jeunes en formation et d’organiser des concours culinaires avec le Cefral et l’école hôtelière de Coxyde. Cela permettra à la fois de mettre en valeur le savoir-faire des participants et aussi, on l’espère, l’offre de Dunkerque rendue plus originale.

Dunkerque_vue_portMais ça, les professionnels y avaient peut-être déjà pensé, sans pour autant pouvoir se payer le service de tels consultants ou experts.

Pascale Montefiore précise d’ailleurs: « Mais on finance l’expertise, pas les travaux. L’idée de Tendances, c’est de fournir du conseil personnalisé, pas de faire à leur place ». Difficile, par conséquent, de dire si cela profitera davantage aux professionnels du tourisme ou aux experts dépêchés sur place…

La subvention au secours de la régulation

Ce type d’initiative résume assez bien la pensée franco-belge: « Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, régulez-le. Si ça s’arrête de bouger, subventionnez-le », comme disait l’autre. Impossible de connaître le coût de ce projet pour l’instant. Ce qui est certain, c’est que quitte à dépenser de l’argent public, la Belgique avait davantage intérêt à maintenir ses Maisons du Tourisme wallonnes.

Un début de solution, plus simple et cohérente, serait peut-être de donner plus de marge de manœuvre aux professionnels eux-mêmes, par exemple en dérégulant certaines initiatives ou en baissant leurs charges.

Ceux-ci auraient ainsi plus de moyens pour retravailler eux-mêmes leur offre et leur stratégie, car il n’est pas certain que leur problème commun soit une mauvaise décoration d’intérieur, un menu trop consensuel ou un vilain site web.

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