Un jour, des poissons traverseront Bruxelles

Ce 27 juin, l’ASBL Coordination Senne avait réuni différents intervenants pour sensibiliser un public nombreux à la plus inconnue des rivières bruxelloises. Étrangement, le tourisme sur la Senne ne semble pas être une priorité.

Rouvrir la Senne par endroits

La principale rivière bruxelloise est voûtée depuis 1867. Pour son cent cinquantième anniversaire, les autorités se sont décidées à en ouvrir son pertuis. Partiellement déviée de son cours initial au lendemain de la seconde guerre, on peut la retrouver dans son lit historique à Anderlecht et Forest ou à Schaerbeek. Depuis quelques semaines, on peut aussi la voir à l’arrière d’un immeuble social du parc Maximilien.

© tchorski.morkitu.org
© tchorski.morkitu.org

Un essai à la base d’une réflexion. A cet endroit, il faut peu creuser pour que les nuages s’y reflètent mais à condition de se boucher le nez ! Un collecteur des égouts la jouxte et un effluve de boues noires s’échappe de la cicatrice de béton. Néanmoins, les stations d’épuration ont un effet salvateur et des eaux usées ne s’y jettent plus que lors de fortes averses.

Ne pas toucher à la ferme du parc Maximilien est une priorité. Aménager le pertuis en est une autre. Des berges évasées où des plantes pourraient fixer les phosphates redonneront bientôt sa Senne à Bruxelles. Un souhait qui, d’après le représentant de la Ministre Frémault, serait plébiscité par 85 pourcents des Bruxellois.

69558492.fRTCcKtLC’est à Naast (Soignies) que la Senne prend sa source. Bétonnée à Tubize, elle redevient bucolique jusqu’à Anderlecht. A Forest, on lui à serré la ceinture entre les lignes du train et les bâtiments d’Electrabel, puis on l’a canalisée et enterrée comme pour la punir.

Aux portes de la Flandre, elle continue libre jusqu’à Heffen où elle embrasse la Dyle.

Le communautaire est, comme chaque fois, présent. La Senne traverse les trois régions mais la piste cyclable s’arrête net devant le territoire bruxellois lorsque l’on vient de Flandre.

Sillonnant Bruxelles sur 16 km, la senne est à ce jour voûtée sur plus de sa moitié. Elle est quasi inconnue des Bruxellois. Le long du Boulevard Paepsem, la haie de troènes pourrait être enlevée pour que l’on redécouvre son existence. L’accès à la rivière y sera favorisé. Une zone humide propice à la biodiversité verra le jour. A Forest, une association se bat pour qu’on puisse à nouveau la longer.

B9712083789Z.1_20170521130600_000+GV293RSLK.1-0Alors qu’une seule espèce de poisson y avait été énumérée en 2013, quelques 14 autres ont été dénombrés en 2016. Pas sur toute la Senne cependant car dans le pertuis voûté, la vie s’éteint par manque de lumière.

Ce projet de réouverture pourrait ramener des essences animales et végétales sur plus de 300 mètres.

Comme souvent à Bruxelles, cet exercice est pensé d’un point de vue écologique et social mais l’aspect touristique est oublié. Questionné par nous, le représentant de la Ministre Frémault pense que le visiteur du musée Citroën s’y rendra naturellement au sortir de sa visite. Peut-être serait-il temps de réfléchir à une cohérence entre ce musée et la Senne afin qu’une dynamique touristique puisse unir les deux pôles.

Pour toutes informations : http://www.coordinationsenne.be/fr/index.php

Reportage réalisé dans le pertuis en 2009 : http://tchorski.morkitu.org/8/senne.htm

 

 

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