Le mauvais combat de Test-Achat

La guerre est déclarée entre Test-Achat et les agences de voyages, et l’on sent bien que l’organe de défense des consommateurs est mal à l’aise. En fait, ce qui est en jeu, c’est la survie même de Test-Achat.

En effet, si les agences de voyages, fortes de la circulaire ministérielle qui leur permet de remplacer le remboursement des vacances en commandes par l’émission de bons à valoir, gagnent le combat, cela signifie la fin d’un certain consumérisme qui a fait trop de dégâts.

Admettons un fait : nous sommes tous des consommateurs. Mais nous sommes aussi tous travailleurs dans divers secteurs, et il arrive que les intérêts d’un secteur s’opposent aux intérêts des consommateurs que nous sommes. L’Europe s’est érigée en grand défenseur des consommateurs, lesquels se sont crus intouchables, avec des exigences parfois calamiteuses.

Que l’on pense par exemple aux indemnités en cas de retards dans les voyages en avion. Nous avons déjà souligné à quel point cette mesure était injuste : la sécurité, comme la viabilité des compagnies aériennes, ne peut être remise en cause par du consumérisme à outrance.

L’autre exemple, le pire sans doute mais difficile à comprendre, est cette nouvelle loi sur les voyages à forfait. Encore une victoire du consumérisme, et une attaque vis-à-vis d’une profession qui est traitée comme parasitaire, rien de moins.

Eh bien, cela suffit ! Nos représentants unis une nouvelle fois ont réussi à convaincre une ministre que les mesures qui frappent les agences de voyages sont injustes et même mortelles. Que l’on réfléchisse un peu : le jour où toutes les agences auront disparu, sauf peut-être quelques OTA situées dans des pays où elles sont inattaquables, il ne restera au « pauvre » consommateur qu’à organiser ses propres voyages.

Pas de souci : internet permet de réserver partout ! Mais est-ce internet qui, depuis le début de cette crise, et lors de toutes les autres aussi, a travaillé parfois nuit et jour pour trouver des solutions en faveur du « client » ? Tiens, tout d’un coup, on ne se dit plus « consommateur », mais client ! C’est-à-dire bénéficiaire de services, procurés par des professionnels.

Bonne chance à ces consommateurs… Vers qui se tourneront-ils pour se plaindre et réclamer réparation ? Et où sera Test-Achat, s’ils réussissent à foutre cette profession par terre ? « Mais ce n’est pas ce que nous voulons, disent-ils, mais les lois doivent être respectées ». Des lois mal faites, qui sont leur seule raison d’être. Et si la loi est mauvaise, il faut changer la loi.

Revenons à un peu plus de juste équilibre entre les intérêts des uns et des autres ; arrêtons les profits immédiats à la petite semaine, et regardons plus loin, où est le véritable intérêt des clients.

En tout cas, bravo à nos associations professionnelles, tenez bon ! Vous n’êtes pas toutes seules mais vous étiez les premières, la France et l’Italie vont ont suivies, et le prochain combat, s’il a lieu, sera de revoir au niveau européen cette loi inique sur le voyage à forfait, qui protège outrageusement le consommateur aux dépens de toute une profession de services. Une protection responsable, oui ; mais ce consumérisme, y en a marre !

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