Notions de Bruxellois à l’usage des Français

©Monk Bar

J’ai écrit cette historiette il y a dix ans déjà, mais je la rediffuse pour la génération suivante ! Hier je suis sortie de chez mes parents parce que j’avais oublié un brol dans mon kot. Mais comme une klette je n’avais pas vu qu’il drachait. Il faisait même cru. D’habitude je mets mon pinemouche mais alors il fait vite douf, et mes crolles sont kaput.

Ma mère occupée à nettoyer le tapis plain devant le feu ouvert m’avait dit de passer aussi chez le charcutier.

Je n’aime pas ce peï, mais son ket a un boentje pour moi. Il est un peu stoeffer, mais je m’en fous de ce zievereer. Ce tich peut raconter toutes les klûtes qu’il veut, ça ne changera rien.

Bon, en passant par la drève, je m’arrête d’abord au café, j’avais envie après un cécémel. Un copain à moi était juste en train de remettre une drache à toute la bande, fieu.

Et pour ne pas qu’ils zwanzent après moi, je suis restée.

Je ne peux pas dire qu’en sortant j’étais krimineelzat parce que je sais là-contre, mais j’avais quand même une bonne douffe.

Pas autant que le pauvre sukkeleir qui marchait schief devant moi : un zinneke lui a couru dans les guibolles, il a fait un cumulet, a perdu une slache, et klett’ Mariette, il a renversé une meï qui est tombée sur son pèt’ et on voyait tout son cinema. Ils sont repartis comme deux qui wighel-waghel.

Bon, j’arrive en vue de la charcuterie, mais je m’arrête d’abord au bollewinkel du coin pour avoir des boules sûres. Puis au boulanger pour acheter des pistolets, des couques et du bodding. Et j’ai hésité avec un cramique , mais fourt’.

Chez le charcutier, il me dit: « Ecoute, maske, j’ai plus de tête pressée, mais j’ai du kip-kap ».

Je prends aussi un pain français avec de l’américain et de l’andalouse et un ravier de plattekeis tout près, et je rentre chez moi.

Ma mère, avec un essuie d’une main et une raclette de l’autre faisait blinquer ses carreaux, mais elle était contente que j’avais rien oublié, alors elle m’a donné une baise et même une dringuelle.

Si vous avez tout compris, vous pouvez venir à Bruxelles sans crainte. Sinon, venez-y quand même, les Bruxellois feront un effort !



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