Quelle est la valeur ajoutée d’un DMC ? (6e partie)

Un chef d’orchestre ! C’est souvent ainsi que l’on décrit le travail sur place d’un DMC Il faut que tout soit prêt, c’est la moindre des choses, mais surtout que tout se suive de manière fluide, sans accroc, sans temps mort. Une « ligne du temps » doit être établie chaque jour. Et le DMC devra tenir compte d’une série incroyable de problèmes potentiels.

Le plus évident, c’est le déplacement vers Gand, Bruges et la Côte depuis Bruxelles. Si l’on fait cela un mardi en fin de matinée, il y a peu de chance d’avoir du retard (à condition d’avoir aussi consulté le programme des travaux publics). Mais si vous programmez cette excursion un samedi matin, avec retour un dimanche soir, apprêtez-vous à avoir de gros problèmes: entre 2 et 3 heures pour faire 100 km, le client n’apprécie pas.

Le DMC et surtout l’accompagnateur du groupe (c’est un métier ! et assez différent de celui de guide) devra tenir compte de l’âge des participants, de leurs habitudes, de leur culture. Dans un groupe, il y a des personnes qui marchent vite et d’autres qui sont très lentes. Des distraites aussi : « Excusez-moi, je dois remonter dans ma chambre, j’ai oublié mon portefeuille, ou mon parapluie… » Pendant ce temps, le reste du groupe attend. En ville, les hommes sont tentés de s’arrêter pour boire un verre dans un café « tellement typique » alors qu’on est attendu pour une heure précise dans un endroit précis. Les femmes seront plus tentées par le shopping, mais le résultat est le même.

Les « pires » clients, mais aussi les plus sympathiques, sont les Brésiliens. Nous attendions un groupe « incentive » à l’aéroport. Quand tout le monde est regroupé, nous constatons qu’il manque 4 personnes. Les autres clients nous assurent qu’ils étaient bien dans l’avion, et même qu’ils ont bien reçu leurs bagages. Où sont-ils donc passés ? Après dix bonnes minutes à attendre, et devant l’impatience de certains, nous décidons de faire partir le groupe, et nous restons sur place pendant encore au moins une demi-heure.

Et voici nos clients qui apparaissent, avec leurs valises et plein de sacs. « Où étiez-vous passés ? » demandons-nous. « On a fait un peu de shopping dans l’aéroport ». Cette nonchalance, cette façon d’agir sans aucune notion du temps, c’est une caractéristique des Brésiliens. Une demi-heure, voire une heure de retard, cela n’a aucune importance, la priorité est donnée à leur « art de vivre » sans se poser trop de question. Mais dans un pays organisé, où le restaurateur par exemple, vous réserve des tables, mais vous dit qu’au-delà de 20 minutes d’attente il se réserve le droit de les attribuer à d’autres, cela engendre du stress… c’est le moins qu’on puisse dire.

Autre cas de coordination des services : pour un groupe, et a fortiori en incentive, il n’est pas question d’attendre l’arrivée du car sur le trottoir de l’hôtel : le car doit être là un quart d’heure à l’avance. C’est comme ça dans tous les pays, sauf qu’en Belgique, la Police aura vite fait de vous dégager ! On gène le passage.

C’est devenu infernal dans le cœur de Bruxelles, où des hôtels comme l’Amigo, pour ne citer que lui, ne peuvent quasiment plus servir à des groupes de personnes qui se rendent à une soirée de gala, en tenue de soirée, lors d’une journée pluvieuse… Il est impossible de demander à ces clients de marcher 100 m dans la rue pour prendre leur car, que de toute manière les « autorités » auront chassé du centre-ville.

On ne peut pas faire le métier de DMC dans une ville, un pays, qui ne comprend pas tout l’intérêt, et termes de recettes et d’image, que cette activité peut apporter. Et croyez-nous, pour avoir voyagé dans le monde entier avec des confrères DMC, ce problème n’est pas du tout mondial, il est typiquement belge. Hélas. Notez que finalement, on y arrive toujours, en trichant un peu, en suppliant, en remplissant des formulaires que personne ne lira. Quel beau métier !

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